Face à la baisse des taux d’intérêt, de nombreux emprunteurs sont tentés de renégocier leur prêt immobilier. Cette manœuvre peut permettre de réaliser des économies importantes sur le coût total de l’emprunt. Comment procéder à cette renégociation, quels en sont les enjeux et les conditions de réussite ? Décryptage.
Renégociation de prêt immobilier : pourquoi et quand ?
La renégociation de prêt immobilier consiste à revoir à la baisse le taux d’intérêt initialement prévu dans le contrat de prêt. L’emprunteur cherche ainsi à bénéficier des conditions plus favorables du marché, notamment en cas de baisse des taux d’intérêt pratiqués par les banques. L’objectif est double : diminuer la mensualité et/ou réduire la durée du remboursement, avec pour conséquence une économie sur le coût total du crédit.
Cette démarche est particulièrement intéressante lorsque la différence entre le taux actuel et celui du prêt initial est d’au moins 1 point. Il est également important de tenir compte des frais engendrés par cette opération (frais de dossier, indemnités de remboursement anticipé…) pour évaluer l’intérêt réel d’une telle démarche.
Les étapes clés pour renégocier son prêt immobilier
Évaluer l’intérêt de la renégociation
Avant de se lancer dans la renégociation, il convient de faire le point sur sa situation et d’évaluer les gains potentiels. Pour cela, il faut analyser les éléments suivants : la durée restante du prêt, le taux d’intérêt initial, les taux actuellement proposés sur le marché et les frais engendrés par l’opération. Plusieurs outils en ligne permettent de réaliser des simulations pour estimer les économies réalisables.
Négocier avec sa banque
La première étape consiste à négocier avec son établissement bancaire. L’emprunteur doit alors présenter à sa banque un argumentaire solide, en mettant en avant la différence significative entre le taux initial et le taux actuel, ainsi que son profil d’emprunteur (stabilité professionnelle, revenus réguliers…). La banque peut accepter de revoir ses conditions si elle estime que l’opération est intéressante pour elle également.
Faire jouer la concurrence
Si la banque refuse ou fait une proposition insatisfaisante, il est temps de consulter d’autres établissements. Les banques concurrentes peuvent être plus enclines à proposer des conditions avantageuses pour attirer un nouveau client. Il est donc conseillé de comparer plusieurs offres et de n’hésiter pas à négocier pour obtenir les meilleures conditions possibles.
Les éléments à prendre en compte lors de la renégociation
Les frais engendrés
La renégociation d’un prêt immobilier entraîne des frais qu’il ne faut pas négliger. Parmi eux, on trouve les frais de dossier, qui peuvent varier selon les établissements bancaires et atteindre plusieurs centaines d’euros. Il y a également les indemnités de remboursement anticipé (IRA), qui correspondent à 6 mois d’intérêts sur le capital restant dû, dans la limite de 3% du capital restant.
Il est important de bien prendre en compte ces frais pour évaluer l’intérêt réel de la renégociation et vérifier que les économies réalisées compensent ces coûts supplémentaires.
Le choix entre diminuer la mensualité ou réduire la durée du prêt
Lors de la renégociation, l’emprunteur doit choisir entre diminuer sa mensualité (ce qui permet une meilleure gestion du budget) ou raccourcir la durée du prêt (ce qui permet de réaliser des économies sur le coût total du crédit). Ce choix dépend des priorités et des contraintes financières de chacun.
L’assurance emprunteur
N’oubliez pas que la renégociation du prêt immobilier peut aussi être l’occasion de revoir son assurance emprunteur. Depuis 2010, avec la loi Lagarde, il est possible de changer d’assurance en cours de prêt, ce qui peut permettre de réaliser des économies supplémentaires. Il est donc recommandé de comparer les offres d’assurance et de choisir celle qui correspond le mieux à votre profil et à vos besoins.
Renégocier son prêt immobilier peut permettre de réaliser des économies significatives sur le coût total du crédit. Pour réussir cette opération, il convient d’évaluer l’intérêt potentiel, de négocier avec sa banque ou de consulter d’autres établissements, tout en prenant en compte les frais engendrés et les choix à effectuer (mensualité, durée du prêt, assurance emprunteur).